Si Fortnite perdure dans le temps, c'est bien entendu grâce au suivi d'Epic Games mais également et surtout grâce à la communauté. C'est elle qui fait vivre le jeu, peuple les parties et participe à la création de contenus qui sont partagés avec les autres. Au Metropolis Chronicle, nous avons envie de mettre en lumière les membres de cette communauté. Nous vous proposons donc de découvrir le profil d'Alexandre qui a récemment rejoint le Creator Program de Fulllife.
Interview de JALF
Bonjour Alexandre, nous sommes ravis de t'avoir aujourd'hui pour apprendre à mieux te connaître. Peux-tu te présenter en quelques mots ?
JALF - Bonjour, je m'appelle Alexandre, je suis surnommé JALF. Je fais des cartes de jeux vidéo sur Fortnite. J'habite en France, je suis français et j'ai 27 ans.
Pour celles et ceux qui ne le savent pas encore, tu as créé ta société JALF Industries en janvier 2022 qui tient notamment compte de ton activité de créations de maps Fortnite. Peux-tu nous en parler, nous dire quel a été le déclic pour te lancer dans cette activité ?
JALF - Exactement! A la base moi, il y a environ 5 ans, un peu avant la période du Covid, j'ai commencé à faire du Fortnite. Au début, je jouais juste en mode Battle Royale pour m'amuser avec des amis et ma famille, dont mes cousins. Ensuite, le mode créatif est arrivé dans Fortnite et, du jour au lendemain, je m'y suis mis. J'étais passionné par ce dernier car, depuis tout petit, j'adore créer. Que ce soient des labyrinthes, beaucoup de LEGO ou diverses créations de styles différents, j'ai toujours baigné dans les créations et les constructions. Puis, ce qui s'est passé, c'est que je me suis rendu compte que mes maps plaisaient. J'ai commencé à en créer pour le fun dans le style escape games. En fait, je faisais beaucoup d'escape games dans la vraie vie et cela m'a inspiré pour en retranscrire les principes dans Fortnite directement. J'en ai une qui était sur la thématique de la prison qui a commencé à plaire et mon cousin m'a dit qu'il y avait une possibilité de se faire rémunérer via Fortnite. Je m'y suis donc intéressé, j'ai demandé mon code créateur et, rapidement, j'ai commencé à avoir un tout petit peu de revenus. C'était motivant, surtout que c'est difficile de faire sa place dans ce corps de métier.
A force de faire ça par passion, et non par intérêt de l'argent, j'ai eu la chance de réussir à percer. Je me suis retrouvé du jour au lendemain à créer ma société. Au début, j'étais en micro-entreprise. Plus les années ont passé, plus la communauté a augmenté, plus il y a eu de joueuses et de joueurs et plus le système économique du jeu a évolué. Comme j'étais là depuis un moment, j'ai pu en profiter et monter une société. Maintenant, ça se passe très bien et je me retrouve même à collaborer avec des marques, comme Orange et d'autres marques d'escape games en France et, depuis quelques jours, avec Fulllife.
Je rebondis sur ta collaboration avec Orange. Ce dernier s'est engagé à promouvoir des Safe Zones pour lutter contre le cyber-harcèlement. Peux-tu nous en dire plus au sujet de ce partenariat ?
JALF - Orange m'a démarché il y a environ trois ans pour savoir si j'étais partant pour créer une nouvelle expérience qui n'avait jamais vu le jour dans les jeux vidéo. Ce sont des Safe Zones pour lutter contre le cyber-harcèlement. L'objectif c'est de faire passer un message et d'aider les joueuses et les joueurs à travers les jeux vidéo. L'initiative a été intégrée à plusieurs jeux, dont Fortnite. Donc je suis le créateur de plusieurs zones dans Fortnite. Afin d'aider un maximum de personnes, nous avons localisé les zones dans plusieurs langues. Nous espérons que cela pourra en aider le plus possible. L'objectif c'était d'informer tout en conservant un aspect ludique. Par exemple, il y avait des informations sur le cyber-harcèlement ou encore, c'était insolite, un moyen d'appeler directement une plateforme d'aide en composant le numéro de téléphone affiché, et ce dans la langue de la personne concernée.
C'est vrai que c'est une belle initiative, surtout que c'est un sujet qu'il ne faut pas prendre à la légère. C'est vraiment très sérieux et on le voit sur les réseaux sociaux. C'est fréquent, ça arrive très vite, surtout lorsque de grosses communautés sont impliquées.
JALF - Heureusement, il y a de plus en plus de personnes qui luttent contre le cyber-harcèlement bien qu'il y ait également de plus en plus de monde qui participe à ce cyber-harcèlement. Cela fait souvent boule de neige et on le voit dans plusieurs jeux. C'est un sujet très délicat et on a fait le maximum pour aider le plus de personnes possible. On a fait trois saisons consécutives avec Orange. La première saison, on a juste ouvert les Safe Zones. Deuxième saison, on a ouvert des Safe Zones et des mini Safe Zones afin d'en implémenter plus dans les jeux tout en réduisant la taille, car sinon elles prenaient beaucoup de place. Néanmoins, on a proposé tout autant d'informations afin d'aider les joueuses et les joueurs qui s'y rendent. On a plus réfléchi sur le contenu, avec des collaborations avec des influenceurs comme Squeezie ou Valouzz. Pour le coup, ils ont joué sur les maps afin de les promouvoir.
Tes créations misent beaucoup sur la diversité. Il y a celles qui sont basées sur le parcours, le 1 versus 1, les mini-games ou encore l'escape adventure puisque tu es un fan d'escape game. Peux-tu nous parler de ton processus de création ? Y a-t-il un fil rouge que tu cherches à conserver au niveau des idées ou des thèmes qui sont mis en place dans tes maps ?
JALF - Au début je ne faisais que de l'escape game mais je me suis vite dit que ce n'était pas une bonne idée de m'enfermer dans une case, surtout que certaines personnes ont vite tendance à nous cataloguer. Je me suis dont dit que j'allais diversifier mon panel de maps. Comme tu as pu le voir, j'ai ajouté des cartes basées sur du parkour, des combats, du Sniper vs. Runner, des mini-jeux, etc.
Pour diversifier, je choisis en général une thématique et un style de jeu. Par exemple, si j'ai fait de l'escape game pendant cinq semaines consécutives, je me dis que je peux changer. Déjà, pour moi en tant que créateur de contenu, c'est bien de changer. Si tu fais la même chose toute l'année, au bout d'un moment, tu finis par en avoir marre. Même si c'est par passion, je pense que les idées s'amenuisent au fil du temps et que forcément les joueuses et les joueurs vont finir par le ressentir. Cela ne sera agréable pour personne. Donc je choisis d'abord la thématique (dinosaures, prison, pirates, etc.) et je dessine les éléments qui lui sont liés. Après je choisis un mode de jeu, comme par exemple du combat. Une fois cela défini, je mets en place mon cahier des charges. Je rédige ma map de A à Z, comment elle va être, quelles seront les règles, quels objectifs intégrer, etc. Puis je travaille sur l'ambiance. Au fil de la création, il y a toujours des choses qui se rajoutent.
Tu proposes des thèmes très différents. En profites-tu pour glisser des références à la pop-culture ? En regardant certaines de tes créations, on pense rapidement à Indiana Jones ou encore à du Jurassic Park.
JALF - Fut un temps, je m'amusais à faire ça. Mais comme il y a des copyrights à respecter et que Fortnite dispose déjà de plusieurs collaborations avec des marques, comme Star Wars, on a l'interdiction d'y faire référence. En effet, on ne profite pas du contrat qui reste entre Epic Games et la marque en question. En tant que créateur on reste en contrat pour Fortnite mais cela ne s'étend pas aux collaborations. Par contre, il y a parfois quelques clins d’œil discrets, comme un chapeau sur le sol d'une pyramide. Comme ça, les joueuses et les joueurs qui le voient, soit ils l'associent à une référence, soit ils passent à côté. Mais ce n'est pas stipulé que c'est le chapeau d'Indy par exemple.
Tu as beaucoup de cartes à ton actif. Avec le recul, quelle serait pour toi ta création qu'il faut absolument essayer pour mieux comprendre ton univers ?
JALF - Je pense que ce sont les maps dédiées à l'univers de l'Escape Game. Forcément, c'est ce qui a le mieux fonctionné quand je regarde les stats, à coup sûr les joueuses et les joueurs ils aiment. Je conseille l'Escape Game Prison, en sachant que j'en ai fait trois. Le mieux reste de commencer avec la partie 1 parce que c'est vraiment celle qui incite à la découverte. C'est vraiment la découverte d'un Escape Game de A à Z sur une thématique connue de tout le monde. Elle est vraiment jouable par toutes et tous, qu'on soit bon dans Fortnite ou que l'on découvre le jeu. Après, derrière, j'ai également créé des maps un peu plus recherchées, un peu plus compliquées. Par exemple, j'ai créé une map en 2D, c'est mi Mario Bros., mi Only Up. L'objectif, c'est de monter tout en haut du mur en évitant les obstacles placés sur le chemin. Le tout est en 2D au niveau de la progression. Là, c'est sûr, si tu n'as pas joué à Fortnite avant, ce sera plus délicat à jouer, du moins au début. Après, j'en ai une sur le combat, c'est El Cartel. C'est l'une des toutes premières que j'ai faites et qui est encore au goût du jour, donc j'en suis très content.
Est-ce qu'il y a des collaborations avec d'autres marques intégrées à Fortnite qui t'ont particulièrement marqué ? Avec lesquelles tu t'es amusé ?
JALF - Justement, sur Fortnite on a créé un concert pour le rappeur Juice WRLD qui est malheureusement décédé. On avait utilisé sa chanson Lucid Dreams pour lui rendre hommage. J'ai créé un univers avec une sorte de parcours dans lequel les joueuses et les joueurs se laissaient guider. On avait retranscrit les thèmes abordés dans la musique, comme le paradis, l'enfer, l'amour, etc. Ça m'a permis d'acquérir beaucoup d'expérience, c'était fort sympa.
Et dans les licences utilisées par Epic Games, comme Star Wars, Marvel, etc. , quelles sont celles, avec lesquelles tu as joué en dehors de ton travail, qui t'ont le plus marqué ?
JALF - Pour ne pas mentir, je suis un grand fan de Marvel. Donc, dès qu'il y en a, je suis content ! A partir de là, c'est plutôt facile de me satisfaire.
Quels sont tes autres jeux de prédilection à part Fortnite ? Fais-tu des créations ou des mods dessus, du moins lorsque c'est possible ?
JALF - A la base je n'étais pas du tout un joueur de FPS. Je jouais plutôt aux jeux de sport, principalement basket (NBA 2K) et foot (FIFA). Je jouais beaucoup, beaucoup à FIFA. Pour la petite histoire, je jouais beaucoup à NBA 2K, d'autant que j'ai fait 10 ans de basket. Mais j'ai eu une rupture des ligaments. Après ça, je suis passé à FIFA et j'en suis devenu accro. J'ai été opéré, je ne pouvais pas bouger, je restais dans mon fauteuil donc, forcément, c'était une des activités que je pouvais pratiquer. J'ai été accro jusqu'au jour où j'ai pu remarcher. Après j'ai arrêté FIFA tranquillement. Maintenant on peut créer sur Fall Guys donc je m'amuse parfois dessus. J'ai toujours aimé la création. Par exemple, sur FIFA, j'avais trouvé un mod qui permettait de customiser son maillot. Je m'amusais donc à dessiner le maillot sur Photoshop et après à l'intégrer à mon joueur FIFA. J'étais le seul à avoir ce maillot là, même si sur le papier tu n'avais pas le droit. Il y a longtemps j'ai même créé sur du Trackmania. Après, je suis sur Fortnite maintenant parce que c'est devenu mon métier mais, si demain il y a un nouveau jeu qui sort avec un mode création, bien entendu que j'irai voir ce que ça donne par curiosité.
Comment as-tu connu Fulllife ? Quel a été l'élément déclencheur pour te pousser à franchir le pas et à rejoindre le Creator Program ?
JALF - J'ai découvert Fulllife sur les réseaux sociaux. Vous m'avez contacté sur X (anciennement Twitter) au moment de la collaboration avec Fortnite. En tant qu'ancien basketteur, le maillot m'a fait de l’œil. Donc j'ai regardé votre site et j'ai vu que le concept était super cool, hyper sympa. C'est dans le mood du jour si on peut dire, il y a plein de licences différentes représentées, le concept des capsules est fort sympa. Bref, j'ai beaucoup aimé et comme je joue beaucoup aux jeux vidéo, quand j'ai vu vos collaborations avec Fortnite et plus récemment Rocket League, j'ai été séduit.
Merci Alexandre pour le temps que tu m'as accordé et à très vite dans le Fulllife Universe.
